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Monographie communale de Buchelay (1899)

 

La commune de Buchelay est située au Sud-Ouest de la ville de Mantes dans la vallée de la Seine.

Les communes limitrophes sont : au nord Gassicourt, au sud Fontenay Mauvoisin et Magnanville, à l’Est Mantes-la-ville, à l’ouest Rosny et Jouy-Mauvoisin.

Le village de Buchelay est fort joli. Sa population actuelle est de 318 habitants – en 1833 = 399 habitants. Les recensements de 1841 donnait 380 habitants, en 1856 : 363 habitants en 1866 : 338 – actuellement la population tend plutôt à augmenter.

Le territoire de la commune compte 456 hectares 40 ares, dont 456 hectares 83 ares sont cultivés, la différence est en chemins et en bois. Son altitude est de 59 mètres environ. Le sol est généralement silicieux et silicieux-calcaire. Ce sol est très favorable à la culture de la vigne surtout sur le coteau nord ouest. Les asperges et tous les légumes sont très savoureux. Le climat est très sain et les hivers sont relativement doux. La vallée de la Seine étant très large en cet endroit, les brouillards n’atteignent pas le village. Le territoire est assez accidenté ; c’est au nord une grande plaine en pente douce qui s’étend jusqu’au fleuve de la Seine et au sud une série de collines, au haut desquelles on découvre un panorama magnifique – du reste l’une de ces collines a pour nom Beauregard.

Avant 1874, la commune, qui était complétement dépourvue d’eau a fait l’achat d’une source à Fontenay-Mauvoisin et on a aménagé à Buchelay un réservoir et des bornes fontaines. Beaucoup de propriétaires et des cultivateurs possèdes des concessions d’eau dans leurs maisons.

Aucune cours d’eau ne traverse le territoire.

Les routes sont nombreuses et assez bien entretenues. Les chemins vicinaux numéros 1, 2 et 3 fournissent les communications faciles avec les villages voisins ainsi qu’avec Mantes.

Deux lignes de chemin de fer traversent le territoire ; toutefois il n’y a pas de station. La plus rapprochée est celle de Mantes, embranchement. Ces lignes sont celles de Paris à Cherbourg et de Paris à Rouen peu distantes l’une de l’autre, puisqu’elles viennent se joindre à la station de Mantes, laquelle station se trouve située à l’extrémité du territoire de Gassicourt.

La population de Buchelay est composée de petits cultivateurs aisés exploitant leurs propriétés ; c’est dire que la terre est bien cultivée ; les friches et les bois sont peu nombreux. La culture est très variée. Comme graminées on compte d’abord le seigle, puis le blé et puis l’avoine ; les pommes de terre sont cultivées pour la consommation de chacun ; cependant presque tous les cultivateurs font venir des pois et des asperges qu’ils portent au marché de Mantes et pour l’approvisionnement de la capitale.

Les vignes qui avaient été défrichées sont maintenant replantées ; les arbres fruitiers sont très nombreux et très productifs et les jardins qui sont près des maisons sont plutôt des verges – très bien entretenues. Les habitants font presque tous usage des engrais chimiques dont ils reconnaissent la nécessité.

On ne fait pas à Buchelay l’élevage d’animaux pour la boucherie. Certains cultivateurs achètent des poulains très jeunes et les élèvent pour le service de leur culture ; quelques uns revendent les plus beaux sujets à l’âge de quatre à cinq ans. Les génisses sont nées dans la ferme et les cultivateurs achètent rarement des sujets pour élever. L’élevage des volailles se fait dans chaque exploitation et est assez bien comprise : les principales races de poules sont : la race de Houdan et la grosse race de Faverolle. La race de Houdan, cela va sans dire est assurément celle qui est préférée. Les produits de la basse-cour sont vendus au marché de Mantes. Le gibier n’est pas très abondant dans la plaine, cependant il y a toujours quelques lièvres, lapins et perdreaux, grâce au voisinage des forêts de Rosny et de Beuron. Quelques chasseurs de Mantes prennent des actions de chasse, le territoire étant tellement à proximité.

Les oiseaux utiles sont nombreux et bien respectés par tous les habitants. On rencontre l’épervier qui est le principal oiseau nuisible.

Les animaux nuisibles tels que le sanglier, le renard, la fouine sont devenus rares, car on leur fait une chasse acharnée. On rencontre, comme reptile dangereux, la vipère commune. Une quarantaine de ces reptiles ont été détruits cette année.

La commune est essentiellement agricole et il n’y a aucune industrie. Une carrière est exploitée par un particulier qui fait de la chaux, mais en petite quantité. Il y a aussi à Buchelay un menuisier et un charron forgeron, qui possèdent un outillage perfectionné.

Le commerce de la localité est peu important ; il y a trois épiciers, qui, comme dans presque toutes les campagnes vendent un peu de tout : de l’épicerie de la bonneterie, de la quincaillerie et de la charcuterie. Les particuliers vont vendre au marché de Mantes le produit de leur exploitation : volailles, œufs, lapins et légumes.

 

Le nom de la commune de Buchelay était au IXe siècle Buschalide, en 1080 – Buschelidum.

Jusqu’à présent aucune antiquité gauloise, gallo-romaine, objets, monnaie, n’ont été trouvés sur le territoire qui ne possède pas non plus de monuments préhistoriques.

Le village dépendait de Rosny en l’an 1487. Il fut séparé de la paroisse de Rosny par la permission du sieur curé dudit Rosny qui y doit mettre en vicaire.

Une sentence de 1455 avait adjugé au maire de Mantes la justice de Buchelay qui lui disputait la dame de Rosny. C’était une vieille qurelle soulevée au XIIIe siècle et dont on trouve des traces dans les olins – d’après Grave et Ourand.

D’après Armand Cassan, ancien sous-préfet de Mantes : « En 1103 Guillaume de Buchelay, sage chevalier, accompagnait Louis VI, il est plusieurs fois parlé de ce seigneur sous le règne de ce prince. Les fiefs de Saint Gilles et de la Garenne ou de la Pénitencerce, situés tant sur Buchelay que sur Fontenay-Mauvoisin passèrent en 1740 à Mr. De Savalette. Le village est fort joli, son église est ancienne. Il existe à Buchelay un usage assez rare pour être cité : la première nuit de noces est consacrée à la Vierge, et c’est le surlendemain du mariage que les deux époux passent la nuit ensemble. Cet usage a été suivi jusqu’en 1860 environ.

Le clocher de l’Église est ancien. Avant le concordat Buchelay n’était pas érigé en paroisse et dépendait de Rosny ; l’église est dédiée à Saint-Sébastien a été restituée en 1846, la nef qui était é l’Est se trouve actuellement au midi du clocher. C’est à cette époque que le cimetière qui se trouvait autour de l’église a été désaffecté, et à l’emplacement de cet ancien cimetière se trouve la place publique, en face de la mairie-école qui a été bâtie en 1862.

Il existe au milieu de la plaine des trous d’au moins 30 mètres de diamètre et on raconte ici que ces trous servaient à Henri IV pour établir les batteries d’artillerie qui devaient bombarder Mantes.

Buchelay, comme hospitalisation, appartient à l’hôpital de Mantes, pour les blessés et les maladies aiguës. Il existe dans la commune peu de nécessiteux et il n’y a guère que quatre individus secourus – pendant l’hiver encore – par le Bureau de Bienfaisance qui a des revenus plus que suffisants. Quelques habitants font partie de la société de secours mutuels de Magnanville, en cas de maladie les hommes touchent 2 francs et les femmes 1 franc 50c par jour et ont les soins du médecin gratis. D’autres habitants sont assurés sur la vie.

On compte peu d’illettrés dans la localité et le peu qui existe sont des vieillards. Tous ici attachent une grande importance à l’instruction des enfants et peu d’élèves sortent de l’école sans avoir obtenu leur certificat d’études primaires et la grande majorité restent au pays pour y continuer la culture. C’est ce qu’ils ont de mieux à faire.

Avant 1789, l’instruction était nulle, les actes de l’État civil étaient rédigés par les curés ou desservants jusqu’au 20 septembre 1792, du 20 septembre 1792 à 1793. Hallot qui était secrétaire greffier sans doute maître d’école, rédigeait les actes civils puis de 1793 à 1794, un sieur Allain et Laurent Haumont agrégés municipaux à l’effet de recevoir et de constater les actes de naissance, mariage et décès. Ces derniers ont été remplacés par Joseph Pierre Dominique Mouriès adjoint municipal et instituteur du 5e jour complémentaire de l’an V jusqu’à l’an XI de la République.

Puis viennent :

François Lebouché instituteur de l’an XI de la République à octobre 1813.

Marin Hallot de novembre 1813 à décembre 1818.

Théodore Chaumet de décembre 1818 au 5 juillet 1822.

(ce dernier décédé à Buchelay)

Joseph Charles Calmeau de décembre 1822 à décembre 1843.

Louis Germain Léonore Lefebvre de décembre 1843 à novembre 1846.

Narcisse Bénard de novembre 1846 à juin 1850.

Gervaos Ledebt du 30 juin 1850 à juillet 1858.

Monsieur Lenoir, ancien secrétaire du bureau académique, adjoint au maire de Versailles, concourait pour être nommé instituteur public à Buchelay, avec Monsieur Ledebt sus-nommé ainsi que l’atteste l’extrait de la délibération suivant : « … assistaient au conseil le comité local, curé Hébert, …. En conséquence le conseil et les membres du comité local ayant examiné ces pièces… a fait un tour du scrutin pour faire choix entre deux candidats : le sieur Lebedt et le sieur Lenoir Isidore postulant tous deux le poste d’instituteur de la commune : le résultat du scrutin a produit sept voix pour le sieur Lebedt et quatre pour le sieur Lenoir. En marge de cette délibération est écrite cette observation : « Monsieur Lebedt a été accepté parce qu’il avait une voix plus forte que Monsieur Lenoir – comme chambre à l’église. » A cette époque la salle de classe se trouvait dans une espèce de fournil obscur éclairé par une seule fenêtre.

A partir de juillet 1858, la classe est faite par le curé Beaucher et par Monsieur Pierre Nicaise Calmeau, fils du précédent, mais comme instituteur libre, et ce, jusqu’en 1860. Puis viennent Monsieur Michaux Louis du 8 novembre 1860 au 25 avril 1872.

Jusqu’en 1865 environ l’Instituteur qui était en même temps sonneur, recevait comme traitement ses œufs de Pâques qui lui fallait aller chercher de porte en porte ; puis à l’époque des « pressurailles » le maître d’école allait dans chaque maison et recevait une mesure de vin plus ou moins importante selon que la récolte avait été plus ou moins productive. Ces coutumes furent abolies par Monsieur Michaux actuellement instituteur honoraire, officier d’académie.

Monsieur Moligné du 25 avril 1872 au 27 janvier 1880.

Monsieur Vinot du 27 janvier 1880 au 1er octobre 1881.

Monsieur Carbon Jean du 1er octobre 1881 au 1er octobre 1888.

Monsieur Danger Gustave du 1er octobre 1888 au 1er octobre 1892.

Monsieur Flamant Paul du 1er octobre 1892 au…

 

L’Ecole de Buchelay est mixte, peu d’élèves sortent sans avoir obtenu leur certificat d’études primaires et complètent ensuite leur instruction par les cours du soir. Ce cours est subventionné par la commune qui outre le traitement du maître fournit le chauffage et l’éclairage. Tous les quinze jours environ des conférences sont faites, quelques fois à l’aide la lanterne à projection. Ces conférences sont très suivies. L’établissement, maison et mobilier scolaire sont dans de bonnes conditions. Il se forme en ce moment une mutualité scolaire. En un mot et je le répète, les habitants de Buchelay tiennent beaucoup à l’instruction.

 

Ecrit par Monsieur Flamant Paul le 15 septembre 1899.

 

Source : archives départementales des Yvelines, monographie communale de Buchelay, cote 1T/MONO 2 [25]

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