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MONOGRAPHIE COMMUNALE DE LA CELLE-SAINT-CLOUD

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I – Esquisse géographique


 

Situation : A quinze kilomètres à l’ouest du parvis de N.D. de Paris, en ligne droite, se trouve niché dans la verdure le joli village de La Celle Saint Cloud, sur la pente d’un coteau de la rive gauche de la Seine. La partie agglomérée est à 6 kilomètres de son chef-lieu de canton, Marly-le-Roi, et à 7 kilomètres de Versailles son chef-lieu d’arrondissement.


 

Communes limitrophes : Le territoire de La Celle Saint Cloud est limité vers le nord par celui de Bougival (Beudechisilovalle, Caroli Vama, Charlevanne), à l’est par celui de Rueil (Riogilum, Ruol, Rueul 1308, Ruel 1415) ; Vaucresson (Vallis Crisonis, Vallis Cressonis 12e siècle) et le Chesnay (Quercetum, Canoïlum 1122, Cheneium, Chesnetum au 13e siècle) sont au sud-est et au sud, Rocquencourt (Rocesnis Curtum à l’époque Gallo-romaine, puis Rocconcurtis en 691, Rogancort, Rocencort, Rokencort, Rocquencort aux XIIe et XIIIe siècles.) et Louveciennes (Mons Lupicinus 862, Luciennes, Louvetiennes) forment la limite de La Celle à l’ouest.


 

Population : Le dernier dénombrement effectué en 1896 a donné le chiffre de 217 maisons occupées par 253 ménages et 910 habitants.

Ce nombre de 910 comprenant les 35 jeunes filles pensionnaires d’un établissement d’instruction, la population municipale se trouve être de 875 habitants.

Il sera peut-être intéressant de savoir que ce nombre de 875 comprend :

  • 5 Allemands

  • 22 Suisses

  • 1 Luxembourgeois

  • 4 Italiens

  • 3 Anglais

  • 2 Belges

  • 3 Américains

Sur les 217 maisons on en compte 6 à 3 étages, 60 à 2 étages, 115 à un étage et 36 n’ayant qu’un rez de chaussée. Il y a 15 ménages de 7 personnes et au-dessus, 15 ménages de 6 personnes, 118 ménages de 2.3.4 et 5 personnes et 37 ménages de 1 personne.

29 département n’ont pas de représentant à La Celle St Cloud.

Les Côtes du Nord, l’Ille et Vilaine, le Morbihan, la Loire Inférieure et le Finistère y comptent 59 habitants. 396 habitants seulement sont originaires de La Celle ou des autres communes de Seine et Oise.

Il y a 25 habitants à la Jonchère, 101 aux Gressets, 15 au Cormier, 3 au Camp, 52 aux Montmorts, 25 au Regard, 41 à Beauregard, 20 à Bélébat, 4 au puits d’Angle, 66 à l’Etang sec et 6 au Butard. Les 517 autres habitants font partis de l’agglomération.

Étendue du territoire : La superficie du territoire est de 567 hectares sur lesquels les bois de l’Etat figurent pour 27 hectares.


 

Altitude : On peut prendre pour altitude moyenne la place de l’église 124. De ce point on descend toujours si on va à Bougival et à la Seine. Vers le sud, du côté de Vaucresson on s’élève à des altitudes de 160 et 162m (le Butard et l’Etang sec). Si on va à Versailles par le Chesnay, on descend d’abord à Bélébat 102m puis on gravit jusqu’au puits d’angle une route très rapide, on est alors à 162m d’altitude. Pour aller à Rueil, en quelque deux ou 300 pas on s’élève à 140m, en face de la propriété de M Blanc (La Châtaigneraie, puis on descend le chemin encaissé et rapide de la Jonchère jusqu’à la route de Paris à Cherbourg).


 

Nature du sol : Aucune fouille profonde n’a permis jusqu’ici d’établir d’une manière précise la nature des couches géologiques dans l’étendue du territoire. Mais le sol arable et le sous-sol présentent des variétés à chaque pas. C’est ainsi que tout auteur du hameau des Gressets on rencontre un sol glaiseux qui fait place au sol argilo siliceux vers Beauregard et Bechevet. De même à droite du Vallon descendant à la Seine nous trouvons des terres argileuses aux alentours du village, tandis qu’un canton entre La Celle et Bougival porte le nom caractéristique des Sablons. Quant au sous-sol, c’est du sable ou de l’argile, et la pierre meulière se rencontre assez abondamment dans les bois au sud-est du village. Les carrières souterraines qui s’étendent des deux côtés du vallon et qui sont aujourd’hui effondrées en grande partie, ont fourni pendant de longues années l’argile et le calcaire nécessaires pour alimenter les fabriques de chaux et de briques installées au Regard, à cheval sur les deux territoires de la Celle et de Bougival.


 

Climat : Le Climat ne diffère pas de celui de la plus grande partie de la région séquanienne. Les vents d’ouest et du sud-ouest y dominent, amenant au printemps et en automne des pluies assez abondantes. Mais la moyenne annuelle ne dépasse pas 0m75. Quant à la température elle est généralement douce ; la moyenne d’été, du 1er avril au 1er octobre est d’environ +17° et la moyenne d’hiver de +4°.

La commune est fort rarement éprouvée par les orages redoutables qui dévastent trop souvent les pays de plaine. Ecoutez les anciens du pays, ils vous diront que de mémoire d’homme on n’a pas vu un orage ravager le pays. Lorsque les nuées menaçantes arrivent au-dessus de l’aqueduc de Marly elles se partagent généralement pour aller s’épancher sur la large vallée de la Seine du côté de Versailles.

Les bois qui forment une ceinture au village contribuent pour beaucoup à assainir l’atmosphère. Jamais les brouillards de la Seine n’arrivent jusqu’au village. Aussi les maladies épidémiques y sont-elles vite maîtrisées. Tout enfant qu’on amène malade à la Celle St Cloud y reprend vite des forces, le Choléra n’y a jamais paru, les fièvres typhoïdes, scarlatines, l’horrible croup y sont rarement mortels. Aussi un grand nombre de Parisiens avisés y viennent passer la belle saison avec leur famille et ne regagnent Paris que tardivement ; lorsque la rentrée des classes ou les premiers froids les obligent à quitter une aussi séduisante villégiature.


 

Relief du sol : Comme il a été dit plus haut, le territoire est accidenté. Une dépression considérable part de l’emplacement de l’ancien étang du Butard, suit la voie ferrée vers l’ouest, descend d’une pente assez rapide vers le nord-ouest, puis vers le nord en gagnant le haut de Bougival. De cette dépression forment une sorte de demi circonférence, se détache un vallon presque aussi prononcé entre Beauregard et les Gressets. Une autre dépression est celle du fond des Mallards entre le hameau de la Jonchère et la propriété connue sous le nom de Pavillon Bertrand. Celle-ci tends vers Rueil et n’est pas très prononcée. A l’est et au nord-est de la première dépression se trouvent le pavillon de chasse du Butard, le plateau dit de l’Etang sec ou de Vaucresson avec ses bois, ses jolis pavillons de villégiatures et le village même de la Celle. Entre cette première dépression et la seconde ce sont les bois de l’Etat, ceux de M. Dutreux, les prairies en pente du haras de Bélébat et le magnifique parc de Beauregard qui a aussi son haras et ses prairies. Puis ce sont les coteaux des Gressets et St Michel faisant face au levant, avec leurs pentes rapides vers le vallon de Bougival, et tout en haut, à 160m d’altitude, dominant tous les environs, une énorme bâtisse blanche, ressemblant à un gigantesque dé à jouer, désignée sous le nom « du Camp » autrefois la demeure d’un modeste bienfaisant médecin, le Dr Duborgia, aujourd’hui la résidence d’été d’un opulent financier. Entre les fonds des monuments et la Jonchère voici l’énorme croupe formée par la butte des Mallards dont les pentes vers la Seine sont couvertes de riches maisons de plaisances dépendant de Bougival. Enfui au sud de la dépression de la Jonchère se trouve le hameau de ce nom, dont une partie dépend de la Celle et l’autre de Rueil, puis la vaste propriété dite de la Châtaigneraie et le plateau de l’Etang sec, cité plus haut.

Les pentes les plus rapides dans ce territoire si joliment vallonné se trouvent entre le village de la Celle et son hameau des Gressets. Les voyageurs en savent quelque chose et maudirent souvent les rampes et les escaliers qu’il leur fait gravir pour aller à pied de La Celle St Cloud à la gare du Cormier. Ailleurs les pentes sont assez douces pour qu’on puisse les franchir à pied, sans être aidé par des escaliers ; pour qu’on puisse même y pratiquer des chemins de voiture pas trop sinueux. Malgré tout, La Celle Saint Cloud reste le pays où il faut à la fois du souffle et du jarret.


 

Hydrographie


 

Bien que se trouvant lui-même dans un creux, à mi-côte au sud de la Seine, le village de la Celle St Cloud n’a pas de sources suffisantes pour ses besoins. A la vérité la fontaine St Pierre qui du milieu de la place de l’église a été transportée dans le bas de la rue de Vindé fournit une eau de première qualité très appréciée pour le sable ; de plus un puits situé plus haut que la place, dans la même rue fournit aussi son contingent aux ménages à proximité. Mais c’est là tout ce que fournit le pays, car la source qui traverse les bâtiments de la Mairie et des Ecole, est une propriété particulière dans la commune ne peut disposer.

Les Gressets n’ont pas non plus d’eau courante, mais beaucoup de maisons ont ou peuvent avoir des puits dont l’eau est excellente.

La Jonchère a aussi un puits qui était jusqu’à ces derniers temps, propriété particulière indivise entre trois propriétaires. La commune a acheté la part d’un des copropriétaires et depuis le mois dernier ce puits qui est en bordure du chemin des Gallicourts est à l’usage du public. Un filet d’eau part du tunnel de chemin de fer sous l’endroit où les cartes anciennes placent l’étang du Butard, et suivant le vallon s’augmente de minimes ruisselets à la base des pentes voisines et aux environs de la source de la fontaine aux Prêtres. Ce ruisseau qui s’appelait dans les anciens temps le rû de Drionne (Drionna) alimente le lavoir communal de Bélébat reçoit 200m plus bas le ruisseau de Beauregard et s’en va par le fond des Montmorts, vers Bougival dont il alimente les fontaines publiques.

En 1680 toutes ces eaux avaient été captées pour être envoyées au château de Versailles par la machine de Marly. Les aqueducs souterrains existent encore, enfouis à 4 ou 5 mètres de profondeur entre le confluent du rû de Beauregard et le lavoir qui est au bas du hameau de St Michel, mais ces travaux sont bouleversés dans la partie inférieure par l’affaissement des carrières Pointelet. Les ingénieurs du grand roi avaient aussi capté une source très abondante dont l’emplacement se trouve au bas du parc du château de la Celle, à 23m environ à l’est du mur et en face l’extrémité sud de la pépinière Deseine, au niveau de la ruelle des Rigoles. En 1833, M. Morel de Vindé avait fait établir en cet endroit par son ami M. de Montgolfier, l’inventeur des ballons, un bélier hydraulique (le premier construit) qui faisait une dépense de 16 litres d’eau pour en faire monter un. Cet appareil, abandonné lors de la canalisation pour alimenter le château par l’eau de Seine vers 1864, fut détruit par les Allemands en 1870.

Avec l’augmentation lente mais continue de sa population, La Celle Saint Cloud ne pouvait se contenter de son mince approvisionnement en eau de source. Elle a fait en 1864 un traité avec l’Etat pour être pourvue d’eau de Seine. Un réservoir fut construit à cette effet à l’emplacement de l’Etang sec et la commune a installé successivement une fontaine sur la place de l’église, avec un petit groupe monumental en fonte ; une borne fontaine dans le haut de la rue de Vindé, une aux Montmorts, et en dernier lieu en 1898 une aux Billoises. De plus des bouches de lavage dont 2 pour la rue de Vindé et 1 pour la place ont été établies pour la propreté des rues et 55 bouches de secours permettent en cas d’incendie de combattre immédiatement et efficacement le fléau.

Le hameau des Gressets est encore dépourvu d’eau de Seine et cette situation ne laisse pas que d’inspirer de sérieuses inquiétudes. Aussi la municipalité actuelle s’est-elle préoccupée d’y porter remède, et l’alimentation du hameau n’est plus qu’une affaire de quelques semaines.


 

Voies de communication


 

La grande préoccupation des communes rurales est de faciliter leurs communications avec les communes voisines et avec les héritages des habitants. La commune de La Celle St Cloud ne fait pas exception à cette règle et à toutes les époques de son histoire on constate les efforts faits dans ce but par les municipalités.

Le territoire est traversé au sud-ouest par le chemin de fer de Saint-Cloud à l’Etang-la-Ville et à Saint-Germain. La gare de la Celle St Cloud est située au Cormier et porte officiellement le nom de Bougival La Celle Saint Cloud bien qu’elle soit entièrement sur la Celle. Son accès fatiguant pour les piétons, à peu près impossible aux voitures venant de la Celle, font préférés la station de Vaucresson. Aussi la commune a-t-elle organisée depuis une dizaine d’années un service d’omnibus pour cette dernière station avec 4 voyages par jour en hiver et 6 en été.

Le chemin de grande communication n°70 de Suresnes à Epône, ancienne route de Normandie et probablement aussi ancienne voie romaine qui reliait Lutèce à Poissy et à Meulan, longe le territoire au sud entre Vaucresson et Rocquencourt.

Le chemin de grande communication n°84 de Versailles à Pontoise par Rocquencourt et Louveciennes sépare au sud-ouest le territoire de la Celle et celui de Louveciennes.

Le chemin de grande communication n°128 de Versailles à Bezons passe au Puits d’Angle, aux fossés Montmorts et descend à Bougival avec annexe passant au village de la Celle par la rue Pescatore pour rejoindre la voie principale au haut de Bougival.

Le chemin de grande communication n°173 de Versailles à la route de Cherbourg est constitué par l’ancienne route des Puits, la rue de Vindé, la rue St Pierre au bout de laquelle il s’embranche sur l’annexe du chemin n°128 ci-dessus.

Ces deux dernières routes (n°128 et n°173) ont la direction nord-sud.

Les autres chemins vicinaux, dits chemins vicinaux ordinaires sont au nombre de 7 et leur état d’entretien ne laisse rien à désirer.

La commune dépense annuellement 4500 fr. pour l’entretien de ses chemins vicinaux et de grande communication.

En outre, des sentes nombreuses et des chemins ruraux sillonnent le territoire. La commune dépense annuellement pour leur entretien environ 2800 fr.

Les rues en places portent les noms suivants :

Dans l’agglomération :

  • Rue de la Mairie depuis 1829

  • Rue et place du Martrait depuis un temps immémorial

  • Place de l’église depuis un temps immémorial

  • Rues de Vindé et Pescatore depuis 1869

  • Rue St Pierre (ancienne rue de Garches) depuis 1869

  • Avenue Hogg, depuis 1865

  • Rue Tremblay, rue des Sablons, rue Béranger et rue Déroulede depuis 1892

  • Rue de Blignères depuis 1890

Au hameau des Gressets, les rues du Lavoir, Maugé, Couturier sont ainsi dénommées depuis 1896.


 

Postes et Télégraphes


 

Depuis le mois d’août 1895 la commune possède un bureau de poste. Un bureau télégraphique y a été annexé en avril 1896 et depuis le 15 avril 1899, le double service a été installé dans une maison acquise par la commune rue St Pierre.


 

Particularités de la flore et la faune


 

Rien de remarquable à signaler sur la flore et la faune de La Celle Saint Cloud. Peut-être cependant faut-il mentionner les antiques châtaigniers qui font en quelques endroits la parure du pays.

Etat de la propriété

Principales cultures – Elevage du bétail – Animaux nuisibles

Le territoire de La Celle comprend 567 hectares et compte trois vastes propriétés : Le Château de La Celle St Cloud et ses bois, celui de Beauregard avec un parc immense, et le château de la Châtaigneraie avec son par cet ses prairies pour l’élevage. Les autres propriétés de moindre importance sont : la Vallée du Lys, à M. Sery, la villa Hogg, la villa des Bruyères et la Ruche Viennent ensuite des villas ordinaires entourées de quelques ares de jardins boisés. Le surplus du territoire est occupé par les bois de l’Etat, les terres en culture et les pépinières.

Une seule ferme importante, delle de Béchevet, enclavée dans le parc de Beauregard à l’ouest du territoire comporte la grande culture : céréales, fourrages, betteraves fougères et pommes de terre.

Il n’existe plus que très peu de vigne à La Celle St Cloud, tout au plus 20 ou 25 ares. Nous sommes loin des 62 arpents qu’on y cultivait au temps de Charlemagne et qui pouvaient produire 400 muids de vin.

L’élevage du bétail est nul à La Celle St Cloud. Mais l’élevage des chevaux de course est intelligemment compris par le propriétaire de la Chataigneraie, M. Edmond Blanx dans ses haras de Jardy, de la Châtaigneraie, de Bélébat et par M. de Charme au haras de Beauregard.

La vigilance des gardes forestiers et le grand nombre des habitations épargnées sur le territoire ont détruit ou éloigné peu à peu les bêtes fauves. C’est une rareté qu’une fouine ou un putois ou une vipère malfaisante. Par contre il y a peu de gibier, à peine quelques lapins et trois ou quatre perdreaux dans la chasse publique.


 

Industrie


 

Il a existé à La Celle Saint Cloud jusqu’en 1891 une industrie florissante, celle de la fabrication de la chaux et des briques où l’on occupait en 1880 jusqu’à 150 ouvriers et 60 voitures. L’effondrement des carrières en 1871, et des affaissements qui se sont produits plus tard, ont annoncé la ruine de cette industrie.

Les ouvriers ne trouvent plus guère à s’employer que chez les pépiniéristes ou dans les travaux du bâtiment. Quelques femmes vont travailler à la Jonchère, sur Rueil, dans une fabrique de chaînes et de bijouterie d’imitation.


 

Commerce


 

Le commerce ne porte que sur les objets consommés dans la localité. On compte dans la commune, 4 épiciers, 13 marchands de vin ou restaurateurs, 2 laitiers nourrisseurs ayant l’un 40 vaches, l’autre 16, un marchand de vins en gros, un cordonnier, marchand de chaussures, un mercier, deux bouchers, un boulanger. De plus la commune est visitée chaque jour par les livreurs de grands magasins de Paris et de Versailles, les bouchers, boulangers, charcutiers, fruitiers, épiciers des environs.

Il faut bien dire que cette concurrence a du bon pour le consommateur mais cela n’empêche pas que la vie est très chère à La Celle Saint Cloud et que les habitants payent largement à leurs fournisseurs le surcroit de trajet et de fatigue qui leur est occasionnée par la situation de leur village.


 

Quelques prix


 

Un logement très modeste d’ouvrier : une cuisinière avec salle à manger, chambre à coucher, petite cave et grenier sans jardin se paye de 200 à 250 fr. 1 litre de lait 0 f 30 ou 0 f 40, 1 œuf 0 f 10 ou 0 f 15, un beau poulet 5 ou 6 fr. Une femme de ménage coûte 0.25 ou 0.30 l’heure. Un journalier reçoit 0.35, 0.4 ou 0,5 l’heure.


 

II – Esquisse historique


 

La Celle Saint Cloud (Cella villaris ; cella fratrum en 829. Cella juxta Karoli Vanna 859. Cella ad Sanctum Clodoaldum en 1459. La Celle près Bougival, La Celle lèz St Cloud ou La Celle St Cloud de 3 siècles. On a dit aussi pendant quelques temps, en 1794 La Celle lès Bruyères.)

Ce nom de Cella vient évidemment du mot latin qui veut dire demeure, mansion, lieu de résidence. On lui a donné aussi dans les contrées Celto-romaines le sens d’église, chapelle, monastère, lieu consacré d’une manière quelconque au culte Chrétien. Le mot villaris signifiait maison des champs, ferme, métairie ; d’où Cella villaris. Cella fratrum s’explique par l’installation d’une communauté de religieux de Saint germain des Près. La proximité de Bougival, anciennement Karoli Vanna ou Charlevanne et celle de Saint-Cloud explique suffisamment les autres dénominations. Le nom de la Celle lès Bruyères (1794) était rationnel à cause des bois remplis de Bruyères qui sont aux alentours.

On a écrit aussi Sella, la Selle, mais bien à tort car il ne s’agit pas ici comme on voit d’un siège, d’un banc ou d’un fauteuil.


 

Origine – Temps préhistoriques – Antiquités gauloises ou gallo-romaine

On ne retrouve aucun monument mégalithique sur le territoire mais on a recueilli quelques silex taillés qui indiquent l’existence des premiers habitants, bien avant l’époque historique. Plus tard la civilisation gallo-romaine y laissa quelques vestiges sous forme de tuiles épaisses et plates en de débris de poterie en terre rouge dite de Samos dont quelques-uns ont été trouvé aux Gressets, dans une pépinière appartenant à M. Filliette.

C’est bien en vain que l’on rechercherait maintenant à fleur du sol les silex des temps préhistoriques, les débris de poteries gauloises ou gallo-romaines, car les terres en culture, fumées avec des boues et gadoues de Paris depuis maintenant des années ne laissent plus aux chercheurs qu’une infinité de débris de verre, faïence, poterie, parmi lesquels les antiques vestiges se reconnaissent difficilement.


 

Epoque Gallo-franque

Lorsque les fils de Clodomir furent massacrés par leur oncle Clotaire un des enfants, Clodoald, fut sauvé par de braves guerriers. Il se refugia dans la forêt de Rouvray (aujourd’hui de Sèvres) pour y vivre ermite jusqu’au moment 550 où il se fit disciple de Saint Séverin. Il mourut en 560, à Nogent sur Seine (aujourd’hui Saint-Cloud).

Tout permet de croire que le lieu de la Celle fut une de ses retraites préférées et que d’autres religieux se firent ses compagnons et construisirent en cet endroit des cabanes ou cellules, premier noyau du village.

Toujours est-il que ce lieu appartenait au 7e siècle à Vualdromaire ou Vuaudremar, abbé, qui le lui donna en 697 à son abbaye de Sainte-Croix, Saint-Vincent et Saint-Etienne, depuis Saint Germain des Prés.

L’abbé Irminon qui sous Charlemagne dirigeait l’abbaye de Saint Germain des Prés, et dont le grand empereur faisait beaucoup de cas à cause de ses grandes vertus et ses hautes capacités a laissé dans son Polyptique (compte des revenus) un tableau détaillé des immenses domaines possédés de son temps par la riche abbaye.

Il nous apprend que son abbaye possédait au lieu de la Celle (in villare in cella fratrum) 50 maisons d’affranchis et 5 de serfs, deux églises très solidement construites, 10 coutures de terre labourable où l’on peut semer 600 muids de froment ; 53 arpents de vignes vieille et 9 arpents plantés par Irminon pouvant donner en tout 400 muids de vin, 50 arpents de pré donnant 40 voitures de foin, 2 lieues et demie de bois. La communauté possède aussi près de là, à Nirbanis (Beynes) à 3 bonniers de bois, et à Lebiaco (Lévy) une forêt où l’on peut nourrir et engraisser 170 porcs.

Celle est la première mention du village de La Celle,

Les religieux de l’abbaye de Sainte-Geneviève de Paris avaient aussi quelques biens à La Celle. Louis le Débonnaire et Charles le Chauve, rois de France, donnèrent, en 829 et 872, des chartes ou diplômes en faveur de cette abbaye et dans ces documents l’endroit est nommé « Cella quae décitur Villaris ».

Le lieu de La Celle dépendait alors du Pincerais (pays de Poissy) territoire des Carnutes, dans la Gaule Celtique.

L’une des deux églises citées par Irminon était dédiée à Saint-Pierre et se trouvait au village même de la Celle, l’autre, dédiée à Saint Germain se trouvait au Chesnay qui faisait alors partie de la seigneurie et du territoire de la Celle.


 

Les Normands


 

En 845, raconte le moine Aymoin, les Normands firent une descente en France avec 120 navires. Sous la conduite de Regnier ils abordèrent à Rouen sans trouver de résistance. Ils s’étendirent de côte et d’autre pillant, tuant, faisant des prisonniers et ravageant les pays au bord de Seine. Etant arrivés en un lieu appelé « Challevanne, proche de Ruel », ils apprirent que le roi Charles marchait contre eux, ce qui les obligea à passer de l’autre côté de la rivière, où il y avait peu de troupes qu’ils mirent en fuite. Ils voulurent après cela mettre le feu par trois fois aux deux églises de la Celle. Mais le village était alors clos de murs et les habitants surent se défendre. Les barbares pour se venger de leur échec brûlèrent en se retirant les granges voisines, emmenèrent avec eux dans l’île de Croissy III Bougivallais qu’ils pendirent à des pieux, sans compter d’autres prisonniers qu’ils branchèrent aux plus grands arbres ou qu’ils égorgeaient en leurs demeures, dans l’affolement de leur fuite.

Ils revinrent à la charge et l’héroïque village aurait fini par succomber si Charles le Chauve n’eût éloigné les Normands à prix d’argent. Pendant cette période tourmentée, les malheureux paysans de La Celle Saint Cloud comme leurs voisins de Rueul, de Chalevanne, de Lucienne, ne pouvaient guère compter que sur eux-mêmes pour défendre leurs biens et leurs vies. Il n’y avait pas d’armée régulière, par suite, rien d’étonnants si ces bandes compactes de 4 à 500 pirates, conduites par des chefs déterminés réussissaient à se rendre maîtresses, par surprise le plus souvent de villes importantes comme Chartres, Orléans, Bordeaux, Nantes. Il arrivait aussi que des seigneurs puissants se faisaient payer par les Normands pour ne pas les inquiéter dans leurs déprédations. C’est surtout aux églises et aux couvents mal défendus que les Normands s’attaquaient : « Nous leur avons chanté la messe des épées » clamaient-ils après un égorgement de moins ou de prêtres. Et bien longtemps après l’alliance conclue entre eux et Charles le Simple en 912, par laquelle le roi de France leur céda la Normandie, l’on chantait encore dans les églises le verset : « De la fureur des Normands, sauvez-nous Seigneur. » Pendant trois siècles passés du 9e au 13e siècle il y eut La Celle un important marché aux bœufs pour l’approvisionnement de Paris. Saint Louis désirant faire prospérer sa ville natale transféra vers 1260 ce marché à Poissy où il subsistait encore en 1875. La tradition veut que la route forestière que l’on rencontre dans le bois des Hubies (Esprits follets, Loups garous) tire son nom de « route ou chemin aux bœufs » de l’existence de ce marché qui se tenait vraisemblablement entre le Bélébat et le puits d’Angle.

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Epoque féodale

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Si la Celle Saint Cloud avait été au IXème siècle une bourgade assez riche pour exciter la convoitise des Normands et assez forte pour repousser trois fois leurs assauts, elle devient bientôt une pauvre et chétive paroisse par suite des dévastations régulières des environs de Paris par les anglais, dans les luttes de Louis le Gros contre Henri premier et celles de Louis VII et Philippe-Auguste contre Henri Plantagenet, Jean sans terre et Richard Cœur-de-Lion. Le transfert à Poissy du marché aux boeufs contribua à la ruine du village, et les désastres de la Guerre de Cent ans mirent le comble à la misère et dépeuplèrent La Celle Saint Cloud. La première église dédiée à Saint-Pierre fut détruite et rebâtie peu solidement sur son même emplacement, c'est-à-dire à 400m environ de son emplacement actuel, vers le sud ouest. Autour de cette pauvre église, quelques chaumières et une communauté de moines convalescents ou malades que l'abbaye envoyait là pour y recouvrer la santé, voilà le village de la Celle St Cloud pendant la période féodale. 

Pour loger, ces moines convalescents l'abbaye s'était servi des bâtiments d'une vieille ferme, et à l'angle nord-ouest de la cour de cette ferme elle avait choisi un pavillon de plusieurs étages auxquels elle avait jouit un enclos formé des terrains autrefois occupés au nord par les anciennes constructions du bourg détruit. (Maquet). 

Vers la fin du 13e siècle (1297) l'abbaye de Saint Denis possédait la justice et la voirie de La Celle St Cloud et tous les cas judiciaires dont les amendes ne dépassaient pas 60 sols, ainsi que les profits, amendes et émoluments s'élevant jusqu'à la dite somme, qui pouvaient échoir au dit lieu.

Cette possession des droits de justice de la dite abbaye de St Denis à La Celle Saint Cloud fut l'objet, au commencement du siècle suivant d'un procès qui donna lieu à l'arrangement qui suit, conclu entre Guy, abbé, pour le couvent de Saint Denis, et frère Jean de Précy, abbé de Saint Germain des Près. 

"A la suite de la sentence arbitrale par Jean Villeparisis et Grégoire de Velly sur les contestations survenues entre le dit abbé Guy d'une part et Philippe, prédécesseur du dit abbé Jean d'autre part, pour raison des justices des villages de La Celle, Bois Béranger et Charlevanne, les dits arbitres ordonnèrent que les moines de Saint Germain des Prés auraient la basse en moyenne justice en toute la ville de La Celle, chemins et voieries en tout temps, excepté aux moines de Saint Denis ladite justice au temps de la moissine seulement, sur les dits chemins et voiries et non plus ; et hors la terre de Laistre, qui appartenait aux moines de Saint-Germain seuls et pour le tout. Sauf aux dits moines de Saint-Denis le forayer et le rouage des vins vendus en la ville de la Celle et portés dehors, devant le temps de la moissine sur les dits chemins et voiries, comme ils avaient coutume de prendre, savoir : quant au forage un denier parisis de la pièce et maille de rabat. Et de plus que les moines de Saint Denis ou leurs commis pourraient aller dans les maisons des hôtes de l’abbaye de Saint Germain des Prés, vendant vin, durant le temps de la Moissine savoir : si la pèce de vin que l’on y tenait en vidange était au-dessus ou au-dessous de la barre, car si ce vin se trouvait au-dessus de la barre le forage appartenait à l’abbaye de Saint Denis, et dans le cas contraire à l’abbaye de Saint Germain. Enfin les moines de Saint Denis ne pouvaient exercer aucune justice en la dite ville sur les hôtes de Saint Germain, ni les faire assigner à leurs plaids de Rueil, si ce n’était pour le payement des dits droits de forage. »

Pendant toute la durée de ce procès la main du roi avait été mise sur les dites villes. (Il est à remarquer qu'il n'est nullement question de la haute justice de La Celle St Cloud que les rois s'étaient réservés sans doute.) Le procès se termina par la rectification des clauses mentionnées dans la sentence arbitrale que nous avons rapportée, et qui fut rendue le vendredi, veille de la Saint-Barthélemy (23 août) 1336. Un mois après une sentence du Châtelet de Paris ôta la main du roi mise sur la justice de Challevanne, de la Selle (sir) et du Bois Béranger, (par suite de cet arrangement.)

    Leurs droits ainsi établis, les moines de Saint Germain des Prés se choisirent des officiers pour rendre la justice en leur nom; et dès l'an 1410, il y eut à la Celle une prévôté, pour l'abbé et la dite abbaye. (Maquet: La Celle St Cloud.)

   Pendant le moyen âge une maladie horrible désolait l'Europe et frappait aveuglément les grands et les humbles. C'était la lèpre, importée par les croisés et éminemment contagieuse. Le malheureux lépreux était au ban de la société. Chassé de son village il vivait seul, agitant une clochette pour éloigner de lui les passants. On n'osait l'approcher et ses proches eux-mêmes lui présentaient ses aliments au bout d'une perche. L'église émue de cette affreuse misère établit où elle le put des maladreries ou léproseries pour y réunir ces malheureux exposés à mourir de faim. Ces maladreries furent parfois enrichies par d'importantes donations. Il y avait à la Chaussée de Bougival une maladrerie fort bien rentée qui recevait les malades de 15 communes, parmi lesquelles La Celle Saint Cloud. En 1351 nous trouvons la mention de la visite faite à cette maladrerie par le commissaire de l'évêque en présence du curé Bail (archives départementales). 

   Quoique les religieux de Saint Germain des Prés fussent seigneurs temporels de la Celle Saint Clous et qu'il paraisse que les deux paroisses qui y étaient au IXe siècle fussent à leur charge, on ne voit point qu'ils en aient en la Cure. La nomination du curé de La Celle appartint de temps immémorial à l'abbé de Coulomles au diocèse de Chartres dont dépendait aussi le prieuré de Saint Germain en Laye. 

   La guerre de Cent  ans accumula les ruines dans tout le pays entre Poissy et Saint Cloud. En 1346 les Anglais dévastèrent impunément tout le pays Chartrain. Le prince de Galles se chargea de piller et d'incendier les deux rives de la Seine en aval de Paris. Une nouvelle incursion des Anglais eut lieu en 1431. Cette fois la destruction du pays fut si complète que ses habitants semblent l'avoir tout à fait abandonné. 

   Pendant les 15e et 16e siècle l'histoire de la Celle retombe dans la plus profonde obscurité. Il n'a pas été possible de retrouver la date de la séparation du Chesnay et de La Celle Saint Cloud. C'est au 15e siècle que les mairies de Saint Germain des Prés firent rebâtir l'église sur son emplacement actuel. Elle fut dévastée pendant les guerres religieuses du 16e siècle mais le gros œuvre subsista. On reconstruisit quelques chaumières autour de cette église, mais ce ne fut plus qu'un village peu considérable "auteur duquel on ne peut fouiller sans trouver des ruines qui attestent son antique prospérité." (de Vindé)

   Pendant la première moitié du 16e siècle l'abbaye de Saint Germain se défit d'une partie du domaine utile de la Celle Saint Cloud, ne gardant que la Seigneurie. Dans son histoire du diocèse de Paris l'abbé Leboeuf dit que l'on voyait dans l''église de la Celle une pierre tombale avec cette inscription: Ci gist noble damoiselle Jeanne de Sansac, dame de Beauregard (et de La Celle Saint Cloud) femme de noble homme Louis de La Grange escuyer, contrôleur de l'ordinaire des guerres, laquelle trespassa le 6 juillet Mil VCLVIII. Les armoiries étaient un écartelé chargé de deux chevrons à chaque quartier.

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17e et 18e siècles.

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   Les moines de Saint Germain des Prés restés en possession de la plus grande partie du territoire en détachèrent successivement quelques parties qu'ils vendirent. Ainsi la noble de damoiselle de Lansac avait-elle pu s'intituler dame de La Celle Saint Cloud. Peu à peu il ne leur restera plus rien à La Celle que des droits de suzeraineté qu'ils abandonneront comme le reste pour des écus sonnants, car leur antique opulence à disparu. La cure, qui est à leur charge, ne reçoit plus d'eux les subsides suffisants pour les besoins du curé ou du culte et nous voyons en 1570 une fondation de routes au profit de la Fabrique par "Claude Sandras, escuyer, sieur de Cordon demeurant à Paris, rue Porte-foing, paroisse saint Nicolas des Champs, estant de présent au village de La Selle. 

   Ce Claude Sandras fut le frère, le père ou l'oncle de Joachim Sandras propriétaire en 1616 de la maison des moines et de la ferme et des terrains qui l'entouraient. 

   Joachim Sandras ajouta au pavillon construit par les religieux un corps de logis formant aujourd'hui le milieu du château actuel. Après Joachim Sandras, la maison, appelons le Château maintenant eut propriétaires successifs:

En 1625: Jean Sibour, seigneur de Brosses, conseiller du roi en son Conseil d'État et privé.

En 1648: Christophe de Bourdeaux

En 1659: Jean Sibour qui a racheté cette propriété la revend au sieur Estienne Pavillon, conseiller du roi, moyennant 2000 livres de rentes dont les titres sont énoncés dans l'acte de vente: (archives du Chateau). Cette propriété consiste alors en "plusieurs bâtiments, cours, basses-cours, fermes, contenant plusieurs logements, granges, étables, parterres, jardins, et contenant le tout ensemble 45 arpents ou environs, avec la quantité de 85 arpents de terres labourables en plusieurs pièces, sises au terroir de la Celle et aux environs.

En 1676. Cette propriété passe aux mains de Pavillon (Etienne) fils. 

   D'autre part diverses parties du domaine des religieux ont été l'objet de diverses transactions. 

   Ainsi en 1656, le 5 août au bornage est fait entre les terres de La Celle dépendant de St Germain des Prés, et le territoire de Vaucresson qui appartient aux Religieux de St Denis comme dépendance de leur terre de Ruel (archives nationales).

   En 1662, l'abbaye cède au roi environ 200 arpents de pré et 300 arpents de terres labourables dépendant des paroisses du Chesnay et de La Celle Saint Cloud, où l'abbé avait le droit de justice et la dîme (arch. nat.).

   En 1669, 20 octobre, Pierre de Sappite, seigneur de Louveciennes fait une déclaration de cens aux religieux de St germain des Prés pour la ferme des Gressets (arch. nat.)

   Cependant le roi, qui ne voulait souffrir autour de Versailles d'autres droits seigneuriaux que les siens, surtout en raison des chasses qu'il entendait posséder seul et régler à sa guise, s'accommoda l'an 1670 avec l'abbaye de Saint Germain pour la seigneurie de la Celle dont certains droits lui furent cédés. Omission du copiste: En 1679 il défend aux religieux de faire couper du bois sur leurs terres parmi lesquelles La Celle et sur environ 1300 à 1400 arpents, son intention étant de les réunir à son parc de Versailles. 

   Le roi s'en met en effet en possessions promettant de les acheter et de les payer. Mais il traite ensuite fort cavalièrement  les pacifiques religieux non seulement il ne les paye pas mais il leur fait encore rendre les sommes qu'ils avaient déjà reçues. (Dom Bouillart.)

   En 1669 le curé Pierre Aufrié, gros décimateur et le couvent de Saint Germain des Prés entrèrent en procès contre ceux qui avaient changé la nature du territoire de la paroisse en plantant dans leurs héritages des bois taillis, des châtaigniers, des osiers, et notamment contre Nicolas Leprêtre président en la cour des Aides et Etienne Pavillon, cité plus haut. Charles Berthou, curé, continua le procès. Enfin il fut jugé en 1689, en parlement, que la dime des terres changées de nature depuis 1625 et qui pourraient l'être dans la suite payeraient 20 sols par chaque arpent. 

   Dans un document de l'époque (15 Xbre 1670) on voit que Nicolas Berthault est tabellion à la Celle Saint Cloud, Claude Vidou est huissier royal au même lieu (archives det. en O. série G.)

   En 1678, Colbert acheta  pour le roi la terre et seigneuriale de La Celle et du Chesnay lès St Cloud. Cet acte régularisé le 21 avril 1683 portait "cession au roi, par les religieux de Saint Germain des Prés de la terre, seigneurie et chastellenie de la Celle et du Chesnay lès St Cloud consistant en haute, moyenne et basse justice, prévosté, bâtiment de deux travées couvert en tuiles dans la grande place de l'église du dit la Celle où se rend la justice et dans lequel sont les prisons, greffe, tabellionage, mouvance, censine, droits seigneuriaux et féodaux, confiscation aubeines, saisines, amendes et autres droits quelconques appartenant à hauts justiciers. (Arch. Nat. P.2240)

   A la suite de cette acquisition, défense fut faite, sous peine des galères de tuer le gibier du roi, qui détruisait toutes les récoltes

   Aussi la population loin d'augmenter tendait toujours à diminuer, elle ne récoltait rien, des arpents de terres loués. Aujourd'hui 60 et 80 francs ne trouvaient pas alors de fermiers au prix de 6 fr (Morel de Vindé 1834).

   A ce moment Etienne Pavillon fils possédait le château de La Celle avec son parc de 45 arpents, et 45 autres arpents de terres et bois en 6 pièces. Le reste du domaine de St Germain était au roi. 

   Le 12 octobre 1686, par devant Mr Chuppin et Saindray, notaires au Chastelet de Paris, Etienne Bachelier, écuyer, premier valet de chambre du roi. A cette vente intervient "Haut et très illustre Monseigneur François, grand maître de la garde robbe royale" lequel réservant sur cette maison, sa vie durant, tous les droits d'un véritable propriétaire. 

   L'explication de cette intervention nous est fournie par une étude non imprimée due à M. de Circourt. "Le duc de La RocheFoucauld, fils du célèbre auteur des Maximes, était, dans sa charge de grand veneur, courtisan aussi obséquieux que le prince de Marcillac, dans les intrigues de la Fronde, avait été factieux intrépide et entrepreneur. Le roi croyait se grandir par l'avilissement des noms et surtout des caractères dont les côtés brillants avaient irrité son enfance. Le grand veneur n'osait quitter beaucoup le Chenil, et cependant il lui fallait comme aux autres courtisans une habitation hors de Versailles. La proximité du lieu lui plut; il fit sous le nom de Bachelier Gabriel, l'acquisition du Château de La Celle. Comme il ne convenait point à M. de La Rochefoucauld de mettre son nom au bas du titre d'acquisition, il ne suit que ses armes sur le portail, mais il chercha quelquefois à y désennuyer sa grandeur asservie, à y exercer sa verve caustique, à y passer avec quelque liberté les rares loisirs que lui laissait sa charge. 

   Le 19 juin 1695 le roi Louis XIV en compagnie de Madame de Maintenon fit au duc l'extrême faveur d'accepter au château de La Celle une hospitalité de quelques heures. On lit à ce sujet dans le journal de Daugeau: "Le roi, sur les 5 heures monta en carrosse et alla avec les dames se promener à La Celle, maison auprès de Marly qui est à M. de La Rochefoucault, qui lui donna aux collations magnifique. Fort peu de courtisans suivirent le roi, qui voulait être là en particulier." Et Madame de Coulanger écrivait cinq jours après à Madame de Sévigné: "Il est grand bruit de la faveur de M. de La Rochefoucault; on prétend qu'il s'est rendu maître de l'esprit de Monseigneur et qu'il se sert de son crédit tout comme le roi le peut désirer. Sa Majesté mena il y a quelques jours Madame de Maintenon suivie de ses dames souper dans une maison de campagne de ce nouveau favori, qui se nomme La Selle, et je vous le dit ainsi pour ne point vous dire qu'il les mena à la Selle." 

   Le grand veneur aveugle accablé d'ennuis se défit de cette propriété en 1706. Et comme les premiers valets de chambre amenaient en ce temps des fortunes de grands seigneurs personne ne fut surpris de voir François Gabriel Bachelier fils du prête nom du duc de la Rochefoucault, succéder à un grand officier de la Couronne, s'installer en maître dans le château, son père, Gabriel Bachelier, s'intitula alors modestement "seigneur honoraire."

   François Gabriel Bachelier alla plus loin: lorsqu'en 1718 tout fut mis au pillage, il se fit céder par le Régent la seigneurie de cette terre, avec les terres et bois acquis par le roi en 1683, avec la haute, moyenne et basse justice de ce lieu. Il devint inspecteur du gouvernement de Versailles en 1730. 

   Ce fut son épouse qui légua, par son testament une somme suffisante pour bâtir sur la place publique de la Celle un hospice et pour y fonder une route à perpétuité sur l'État et l'entretien de deux sœurs de Charité pour desservir cet hospice, ce qui fut réalisé par ses héritiers en 1760. Nous verrons cette maison servir de presbytère après la révolution. Cette bienfaitrice de la paroisse fut inhumée dans l'église le 3 août 1728. La pierre tombale qui la recouvrait portait la mention: "Dame de Launay, fille de M. de Launay, secrétaire du roi et préfet de sa monnaie, femme de M. Bachelier seigneur honoraire."

   En 1748, Madame de Pompadour acheta le château de La Celle et y fit de nouveaux embellissements. "J'ai abandonné Trelout (Montretout) écrit elle le 26 mars 1748 à Mad. la Comtesse de Lutzelbourg et ai acheté à la place la Selle, petit château près d'ici, assez joli."

   On sait que cette favorite, de son nom de famille Jeanne Antoinette Poisson, mariée fort jeune au sous fermier général Le Normant d'Etiolle, ne tarda pas à devenir la maîtresse de Louis XV. Sa mère, ambitieuse et intrigante avait toujours rêvé pour sa fille le rôle (honorable ?) auquel elle venait de parvenir. Elle lui fit en conséquence donner une éducation brillante et lui inspira surtout le goût des arts. 

   Ce fut en 1745 que Jeanne Antoinette Poisson fut déclarée séparée de M. Le Normant, reconnue maîtresse en titre du roi et créée par lettres-patentes Marquise de Pompadour. 

   Le domaine de La Celle fut payé par la Marquise 260 000 livres. Elle y dépensa en 2 ans  68114 livres pour travaux divers au château, mais ne fit rien changer aux dispositions du parc. Depuis 1700 beaucoup de seigneurs avaient fait de grands frais pour donner à leurs parcs une ressemblance plus ou moins lointaine avec le parc de Versailles qui présente comme on sait le triomphe de la ligne droite et d'une symétrie exagérée. Les Bachelier firent de même à La Celle Saint Cloud. Ils eurent la prétention de corriger la nature par d'importants et coûteux nivellements. Une gravure exécutée par Roussel, fils du propriétaire qui succéda à la Pompadour et d'après le tableau original de M. Portail nous montre la façade nord du château avec ses parterres à la française et le village à l'est du château représentant l'une la façade nord comme la gravure ci-dessus l'autre la façade au sud et l'arrivée vers la grille d'honneur par les bois dits "des Bosquets." Les armoiries des Roussel figurent au bas de la gravure susdite et se retrouvent sur la plaque de la cheminée du grand salon. 

   Madame de Pompadour donna à Louis XIV dans son petit château, comme on disait, une fête de nuit par une belle soirée d'août 1748. Les frères de Goucourt nous en ont laissé une charmante description. 

   Le pays profita de la prédilection passagère de la marquise pour sa demeure tout intime de La Celle. Les allées et venues des courtisans et de leur suite ne laissaient pas que de laisser quelques (manque un mot dans la monographie) aux gens du village. Les importants travaux exécutés au château en 1748 et 1749 donnaient largement de l'ouvrage aux ouvriers. Il est certain que c'est à partir de ce jour que le village recommença à prospérer. 

   De plus pour faciliter les allées et venues entre Versailles et La Celle le roi fit construire rapidement le grand chemin pavé de Versailles à la Celle St Cloud. On avait donné à cette route pour motif d'utilité publique, la communication de Versailles avec la route de Saint Germain en Laye, mais la route s'arrêta à la grille du château et nous verrons par la suite comment elle fut poursuivie. 

   En 1750 le château fut revendu au fermier général Roussel dmont il est parlé ci-dessus. Jacques Jérémis Roussel acheva le château en construisant le pavillon et l'aile du côté nord. C'est dans la société de Roussel, à La Celle Saint Cloud que Collé, dans les moins de juin et juillet 1760 a composé sa Partie de Chasse d'Henri IV, d'abord en 2 actes, sous le titre "Le Roi et le Meunier." 

   En 1772 Jacques Jérémie Roussel revend cette propriété, moyennant 212 000 livres, à M. le Duc de la Vauguyon précepteur du dauphin qui fut Louis XVI et de ses deux frères le Comte de Provence et le Comte d'Artois qui vinrent souvent l'y visiter. 

   Mais en 1776 le domaine change encore de maître et devient la propriété de M. Parat de Chalandray, écuyer, conseiller du roi, receveur général des finances de Lorraine et Barrois. 

   Le nouveau propriétaire fit faire de grands changements dans les jardins, le jardin français fut remplacé sous la direction de l'habile paysagiste Morel, de Lyon, par un passage à l'Anglaise, à la fois agréable et simple, parfaitement en harmonie avec les sites pittoresques qui l'entourent. 

 

Le mur des Chasses       

    

Le mur des chasses qui limitait du côté nord les chasses royales de Versailles fut une conception du ministère Necker. Nous XVI aimait surtout la chasse à courre. Or le cerf lancé aux environs de Versailles allait constamment vers le nord et traversait la Seine entre Neuilly et Saint Germain, ce qui démontait la chasse et la rendait ou trop pénible ou trop longue. M. Necker, lors de son premier ministère voulant forcer Louis XVI à être plus assidu au Conseil imagina de profiter des nombreuses clôtures particulières qu'il pourrait rencontrer pour tirer une ligue non interrompue de murs, suffisamment élevés, depuis la clôture du bois de Boulogne, en face de Suresnes, jusqu'à la clôture de la forêt de Marly. Ce projet fut rapidement exécuté sous le nom de murs des Chasses. On plaça des portes et des portiers aux principaux chemins, mais on priva les habitants voisins de tous les autres moyens de communication avec leurs héritages. Le républicain Necker fit construire ce mur sur la propriété de tout le monde sans avertissement, sans enquête, sans indemnité. Il séparait notamment du chef-lieu de la commune de La Celle Saint Cloud plus du tiers de son territoire et apportait la plus grande gène à l'exploitation de cette partie. 

    Depuis la Révolution de 1789 ce mur a été détruit partout où il n'était pas sur le domaine du roi. Partant de l'extrémité nord du village de La Celle il montait par les Gressets vers la forêt de Marly. 

   Il y eut deux maisons de portier à La Celle, l'une au carrefour du petit Tournebride, l'autre à l'extrémité sud des fossés Montmorts. 

 

Juridictions sous l'ancien régime 

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   A la veille de la Révolution la Celle Saint Cloud faisait partie au point de vue des affaires civiles et administratives du village de Versailles et des généralité et élection de Paris. 

   Au point de vue ecclésiastique nous savons déjà que les curés étaient présentés par l'abbé de Coulombs près de Chartres. La paroisse faisait partie du décanat (doyenné) de Château fort, de l'archidiaconé de Josas et du diocèse de Paris. 

 

Un coup d'oeil sur d'anciens titres

 

    Peut-être sera-t-il intéressant de citer ici quelques titres ou documents anciens, mais seulement à titre de curiosité. 

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  Les archives départementales conservent les documents suivants: 

série E. 4930. Bailà loyer d'une maison avec ses dépendances et d'une vigne de 16 perches par Madeleine Deseine, vigneronne à Louveciennes, à François Boissonnet vigneron aux Gresset. Acte passé au château de la Chaussée de Bougival le 17 juin 1731. 

Série E.4939. Bail à loyer pour 3 années de 44 perches de terre en vigne par Angélique Touzé, moyennant 15 livres par an, 18 mars 1732. 

Série E n°4988 Echange de terrain entre Jean Couturier, cordonnier à Saint Michel et Thomas Barrois, huissier de la prévôté de La Celle Saint Cloud. 23 février 1740 (Thomas Barrois était en même temps maître d'école)

Série E. 5006. Marché pour travaux de maçonnerie. 30 octobre 1741

Série E. 5016. Vente de 14 perches de vigne, lieu dit Les Hauts Montmorts moyennant 90 livres (21 janvier 1743). 

  D'autre part nous trouvons aux archives nationales parmi d'autres titres sans intérêt: 

P. 2240. du 14 mars 1474. Vente par Jean Marime à Antoine Richer de 18 arpents de vigne aux Robichons. 

P. 2240. Le 2 mars 1700. Messire Louis Marie François Letellier, chevalier, marquis de Barbezieux car rend et porte foi et hommage au roi à cause de son fief de la Marche relevant un plain fief, foi et hommage de sa majesté à coeur de la terre de La Celle St Cloud unie au domaine et à la justice de Versailles. (La même pièce constate que la terre de La Celle possédait des dépendances au-delà de Vaucresson, vers Jardy.)

   Une déclaration précédente, du même dossier, 24 février 1671, indique que le lieu de la Marche dépend de Saint Germain des Prés à cause de la prévôté de La Celle St Cloud. 

P.1984. Madame Catherine Madeleine de Jort de Fribois a acquis le 9 octobre 1769, de M Roussel 527 arpents de bois qu'elle cède au roi le 7 août 1770 en échange du domaine de Vitrezai près de Blaye. 

Sous la cote P 2272 est une déclaration du 4 mai 1728, par laquelle le curé de Saint Pierre et Saint Paul de La Celle les St Cloud fait l'énumération des revenus de la cure. Il est gros décimateur par moitié avec les religieux de St Germain des Prés qui prélèvent sur la moitié 8 septiers de blé. Par acte, sous seings privés il affirme aux dits religieux leur moitié et leur préciput moyennant 250 livres par an. 

S. 3176. Déclarations à la censure de La Celle du 1er mars 1641 au 24 octobre 1659 par André Briconnet devant Jean Bateau, greffier et tabellion de la paroisse. 

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Période Révolutionnaire

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Ici commence réellement la vie propre d'une population à La Celle Saint-Cloud. Les siècles qui précèdent ne sont intéressants que par l'histoire fort obscure des moines et des Châtelains. La population ne manifeste en rien son existence. Elle semble végéter, muette, rivée à son sol, bonne pour fournir des revenus aux moines et aux seigneurs, et au roi des soldats. Les grands évènements qui ont troublé l'existence du pays ne semblent avoir en aucune répercussion sur le village sinon lorsque le pillage, l'incendie l'atteignaient directement. Et encore, aucune plainte ne nous est parvenue.

   Mais voici qu'un grand mouvement se produit: l'histoire du village s'éclaire de données certaines et précises, le châtelain n'est plus le protecteur en titre des paysans, bien au contraire, il semble se placer de lui-même sous leur protection. Ceux-ci, avec beaucoup de déférence pour tout le traitent presque  comme un des leurs, et c'est ainsi que M. Parat de Chalaudray, seigneur de La Celle, garda sa tête sur ses épaules, lorsque les autres fermiers généraux portèrent la leur sur l'échafaud. 

   Pour essayer de faire revivre cette période si émouvante les registres de la municipalité du 1er janvier 1789 au 31 mars 1898 ont été mis à Contribution. Ils contiennent la nomenclature des lois et ordonnances publiées chaque jour par la municipalité; un grand nombre de procès-verbaux pour les délits ruraux sans grand intérêt. 

   Il est à remarquer que les grandes journées de la Révolution ne sont pas mentionnées dans ces registres. Cela ne peut s'expliquer, étant donné la proximité de Versailles, que parce que les populations ne se faisaient pas l'idée exacte  des conséquences de ces grands évènements. 

  Cependant en parcourant ces registres on constate le zèle vigilant de la municipalité  sont encore peu éclairées sur les droits et leurs obligations. C'est pour ainsi dire un apprentissage qu'elles font sans autre maître que leur grande bonne volonté et leur amour du bois publié. 

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Municipalité

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Au premier janvier 1789 la municipalité est composée comme il suit: 

Maugé, syndic (fonctions très ancienne équivalente à celle de maire.)

Délaissement, 

Lefèvre Jean Louis

Tailleur J. H

Laisné Denis, greffier, adjoints: Trosnier, Louiselet, touzé. 

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Population

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  On compte alors à La Celle 81 feux et 370 habitants. Ce chiffre est exact à une dizaine près attendu que dans une commune si petite tout le monde se connaît. Il n'en est pas de même dans les villes. Aussi la population de la France n'ayant jamais été relevée sous l'ancien régime d'une manière exacte, les historiens varient entre 20 et 26 millions d'habitants en 1789. 

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Le cahier des doléances 

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"Le 12 avril 1789, les syndic, notables et autres habitants de La Celle assemblés en exécution de la lettre du roi et de l'ordonnance de M. le Bailly de Versailles."

"Les habitants de La Celle, pénétrés de la plus sincère et de la plus profonde reconnaissance pour toutes les bontés paternelles de sa Majesté qu'ils ont éprouvés en diverses occasions, s'empressent avec zèle et soumission de répondre à des ordres en adressant aux Etats généraux le cahier de leurs doléances relativement aux maux dont ils sont accablés, soit par les impôts et charges publiques, soit par la disette de vivres, soit enfin par les incommodités locales et supplient les Etats généraux de les prendre en considération. 

1° Les habitants demandent qu'il soit établi dans leur village un vicaire, afin que les fêtes et dimanches il y ait deux messes: il arrive souvent que lorsqu'ils y vont tous ils sont volés pendant leur absence. 

2° Que les fonds à ce nécessaires soient pris sur les biens de l'église destinés originairement pour le service des pauvres.

3° Que sur les mêmes fonds il soit pris de quoi établir un maître d'école et lui procurer un logement. L'instruction est très nécessaire dans les villages et tient à la Religion. 

4° Que tout ce qui concerne le casuel soit fixé irrévocablement. 

5° Enfin que la reconstruction ou les trop fortes réparations des églises soient partis sur les mêmes fonds ecclésiastiques, les villages  déjà chargés d'impôts n'étant pas en état de supporter de pareilles dépenses.

6° Que les lieux vendus et mis aux hypothèques du sceau soient affichés à la porte de l'église et à celle de la juridiction.

7° Que les droits de contrôle et d'insinuation soient fixés d'une manière invariable, qu'ils ne soient plus arbitraires

8° Qu'il ne soit plus permis de retenir dans les prisons un homme sans, dans les 24 heures en industrie la justice du lieu et qu'il soit autorisé à donner caution, excepté dans les affaires criminelles. 

9° Enfin que la forme des procédures et surtout celle des compagnon soit réformée et abrégée. Que les plus petits procès n'y occupent plus, pendant plusieurs années, ceux qui sont obligés de les soutenir. 

   Que les juges soient plus instruits, qu'ils aient des appartements autres que les amendes qui leur en tiennent lieu et que pour cette raison ils portent au delà de leurs droits. 

10° La suppression des aides et des droits qu'ils entraînent, principalement le "trop bu". 

11° La suppression des tailles de l'industrie, du vingtième, de la capitation, auxquels sera substitué un seul impôt que supporteront les trois ordres, sans distinction. 

12° Suppression de la milice si à charge aux villages qui n'en versent pas moins leur sang pour la défendre de la Ptrie, comme ils l'ont fait jusqu'à  présent, avec plus de profusion qu'aucun autre ordre sans distinction. 

13° Suppression de la gabelle qui, comme le dit notre bon roi, est déjà jugée. 

14° manque

15° La suppression des capitaineries, la destruction du gibier dans les champs et surtout celle du lapin.

16° Qu'il ne soit plus permis aux gardes d'entrer dans les enclos, à tous les chasseurs dans les vignes aux approches des vendanges. 

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Besoins particuliers 

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17° et 18° (2 articles passés ou avec la mention néant)

19° Qu'il soit établie une sage femme instruit et reçue après un examen particulier de St Côme. Il n'arrive que trop souvent dans les villages de voir périr, par l'ignorance des sages-femmes, une infinité de mères de famille et par là des citoyens utiles à l'État, et que leurs droits soient ainsi fixés. 

20° Qu'il soit rendu aux habitants de la Celle un chemin qui existait autrefois, et qui malgré l'opposition des habitants leur a été enlevé pour agrandir un clos ou parc. 

   Ce chemin allait de la Celle à Vaucresson et procurait une communication prompte et facile entre les villages de Ville d'Avray, Marnes, Sèves (sic) Meudon, Clamart, Vauves en Issy, et de ces mêmes villages avec Saint Germain et Poissy. Il ne s'agit que d'abattre deux pans de murailles, l'un d'un côté de la Celle et l'autre du côté de Vaucresson, dans la largeur de quelques toises (Il s'agit du mur de chasses)

21° Il se trouve que les habitants reconnaissent qu'il a été fait des rigoles sur le terroir qui ne sont d'aucune utilité à sa Majesté puisqu'elles ne produisent pas une goutte d'eau à la mare des Bruyères. 

   Elles occupent et ôtent beaucoup de terrain pour cet effet, ce qui cause un tort considérable aux habitants. 

22° La suppression de la Corvée qui devient très onéreuses aux villages. 

    Les habitants de la Celle bornent ici l'exposé de leurs doléances ne voulant pas entrer dans ce qui regarde l'administration, les réglements à faire pour la sûreté des personnes et des propriétés, la stabilité ou le retour des Etats généraux, objets sur lesquels ils s'en apportent à la bonté du Roi et à la prudence de l'Assemblée de la Nation, donnant à cet égard tout pouvoir à leurs députés s'ils ont le bonheur d'être admis. 

   Signé: P. L Maugé, syndic, J. L. Lefèvre, J. Cl Fouache, M. Pointelet, Leprince, P. Léchaillier, Y. Filliette, J. F. Gaulard; J. F. Bissonnet, G. Balduc, F. Delaissement, N. Maugé, J. Laîné. 

   Le syndic Maugé a rédigé ce cahier. Les deux députés qui l'ont porté sont Maugé, syndic, et Delaissement. 

   Le 14 avril 1789, Maugé et Delaissement portent le cahier des Doléances. 

    Le 18 février 1790. Constitution d'une nouvelle municipalité. Les habitants ont reconnu maire Nicolas Maugé, 4 assesseurs, un procureur de la Paroisse, 6 notables, et un secrétaire greffier. 

   Le 6 mai 1790, 50 électeurs de La Celle, réunis à Rueil avec ceux de Bougival et de Rueil nomment 7 délégués pour aller au département procéder à l'élection des députés.  

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   Le 27 juin 1790 "Tous les citoyens de la municipalité de la paroisse de "La Celle St Cloud" se réunissent en la Chambre d'audition ordinaire de la dite paroisse et nomment 6 députés pour la confédération des gardes nationales le 14 juillet prochain.

"Le 14 juillet 1790 la paroisse de La Celle a fait l'auguste cérémonie de "la Fédération qui a eu lieu dans notre paroisse. Dont nous avons fait la "cérémonie dans l'endroit appelé le Fer à cheval, à l'heure de midi, "toute la garde nationale de la paroisse marchant en tête et tous les "citoyens de la paroisse ayant des lauriers à la main, criant: Vive la "nation, la loi et le roi".

   Le 9 janvier 1791 plainte d'un danseur Louis Lacroix, qui a été bousculé au bal par les danseuses. Déclarations de celles-ci que Lacroix est l'auteur d'une lettre écrite sur les filles de La Celle St Cloud "qui n'est que doreur"et qu'il a fait des menaces de mort.

   Le 16 janvier 1791, rixe sur le plan de l'Eglise entre de tout jeunes gens, l'un d'eux a le front fendu d'un coup de pierre. L'affaire s'arrange devant la municipalité.

   Le 17 janvier 1791, Jean Couturier est assomé dans la carrière où il travaille, d'un coup de pioche que lui assène le nommé Balduc. (toujours une suite du bal du 9 janvier.) L'affaire s'arrange le 19.

   "Le 23 janvier 1791 a l'issue de la messe paroissiale, M. le Curé de La Celle étant dans la chaire de vérité en vertu de l'article 29 du décret du 13 juillet dernier etc, il a juré de veiller avec soin sur les fidèles de la paroisse qui lui est confiée, qu'il sera fidèle à la nation, à la loi, au roi et de maintenir de tout son pouvoir la constitution décrétée par l'assemblée nationale et acceptée par le roi. En présence du conseil général de la commune et des fidèles et de toute la garde nationale de la paroisse qui était sous les armes. Et a signé avec nous: signé: Crozat, curé de La Celle St Cloud, Maugé, maire; de Laissement officier, Léchaillar officier, Thuilleaux, procureur et Laîné, greffier.

   Le 2 février 1791. La municipalité dresse le tableau des ressources alimentaires de la Commune. Il en résulte que la récolte de 1790 a été d'une demie année ordinaire et qu'il ne reste de la récolte de 1789 que 6 demi-queues de vin.

   Le 20 mars 1791: Dimanche - Etablissement d'une liste d'électeurs et d'une liste d'éligibles.

   Il ya 10 citoyens éligibles à l'assemblée nationale (on veut dire assemblée législative) comme payant une contribution directe d'une mare d'argent.

    47 citoyens sont éligibles aux municipalités comme payant la valeur de 10 journées de travail.

   Il y a 58 citoyens actifs, électeurs comme payant la valeur des 3 journées de travail et 10 citoyens de 21 à 25 ans.

   7 citoyens non actifs à défaut d'impositions.

   Il y a ensuite les citoyens non classés plus haut savoir:

le curé, l'officier des chasses, concierge du Butard, avec 1 garçon; 2 gardes-chasses, 1 jardinier et 3 garçons au château de la Celle, 1 concierge, 1 jardinier et des garçons à Beauregard.

   Le 21 mars 1791. Une commission fait la division du territoire en 7 sections.

   Le 25 avril 1791. Le citoyen Edme Housset est condamné à 5 sols d'amende pour avoir manqué de respect à la municipalité dans une séance du conseil.

   Le 7 mai 1791. Les 2 soeurs grises du couvent de La Celle quittent le pays.

   Le 19 mai 1791. La municipalité demande pour la 2e fois à la maison mère deux autres soeurs grises et ne reçoit aucune réponse.

   Le procès verbale de ce jour fait connaître que la gelée du 7 mai à détruit en grande partie les récoltes des vignes et des arbres fruitiers.

   Le 26 juin 1791 affichage de la lettre annonçant l'arrestation du roi à Henay, et invitant la municipalité "à continuer de veiller à la sécurité et à la tranquilité publique et au maintien de l'ordre et de la fraternité"

   Le 2 octobre 1791 "Les maires et officiers municipaux après avoir requis que "la garde nationale prit les armes et assiste à la grande messe ont fait chanter un Te deum en actions de grâce du terme de la Révolution et de l'achèvement de la Constitution qu'ils ont publiée sur la place publique à la tête de la garde nationale et au milieu de tous les citoyens assemblés.

   Ils ont ordonné une illumination générale pour le soir et quelques citoyens se sont chargés au désir de la municipalité, de donner des danses dans la soirée.

   13 novembre 1791. Election d'une nouvelle municipalité. 35 électeurs votent Lefèvre Jean Louis est nommé maire, Pierre Couturien officier municipal et Jacques Chamonin procureur de la Commune.

   27 novembre 1791. La municipalité proteste énergiquement contre l'importance du contingent communal de l'imposition. Alléguant que les communes rurales supporteront dans une mesure exagérée les anciens impôts abolis.

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  Le 6Xbre 1791. Protestion contre l'annexion projetée de La Celle à Bougival.

  6 janvier 1792. Etablissement d'un tableau de la récolte de 1791 et du restant de 1790. Il est dit que la diminution de la population de Versailles a une influence fâcheuse sur les prix des denrées que l'on porte au marché.

  8 juillet 1792. Réorganisation de la garde nationale. Nicolas Thuilleaux capitaine.

  12 août 1792. La municipalité publie et affiche la proclamation du roi relative et solennité de l'acte du corps législatif du 25 juillet qui déclare la patrie en danger.

    Le 19 août 1792. Le citoyen Germain Gontier, religieux Cordelier supprimé prêtre "devant les saints autels le serment de maintenir la liberté "ou de mourir en les défendant."

   Le 16 septembre 1792. Prestation de serment de la municipalité. Cejourd'hui 16 septembre 1792, l'an 4 de la liberté et 1er de l'égalité démagogie (sic) à l'issue des vêpres, la commune s'est assemblée au son de la Cloche en vertu du décret de l'assemblée nationale. La commune a reçu le serment de la municipalité en présence des saints autels de maintenir la Constitution, la liberté et la première l'égalité ou de mourir à leur porte. Ils seront fidèles à leur serment. La commune leur a prouvé les mêmes sentiments. Et a promis et juré de maintenair et de veiller à ce que les droits de l'homme soient respectés et les propriétés assurées et les défendre jusqu'à la mort. (suivant 34 signatures.)

   Le 22 octobre 1792. Le district délivre à la garde nationale 18 piques et 11 livres de poudre.

   Le 3 février 1793. an II. plantation d'un arbre de la liberté au chant de l'hymne des Marseillais.

   Le 16 mars 1793. Enrôlement de 3 volontaires: Louene, Mortreuille et Cannet.

   Le 29 mai 1793. Enrôlement de 10 volontaires pour l'armée de la Vendée; parmi eux se trouve Pierre Martin 62 ans ancien militaire.

   Le 20 août 1793. On nomme 6 délégués pour exposer au district la disette qui règne à la Celle Saint Cloud.

   Le 20 octobre 1793 (9e jour de la 3e décade du 1er mois de l'an second de la République française) on nomme un comité de surveillance de 12 membres.

   Le 8 frimaire an II. Le citoyen Jérome Crozat se démet de ses fonctions sacerdotales et demande de continuer à habiter le presbytère.

   Le 13 frimaire, l'assemblée communale décide que le curé Jérome Crozat sera invité à célébrer les offices les jours de décade. Le curé accepte et signe.

   Le 24 nivose an II. La commune offre à la nation tout l'argent de la ci-devant église consistant en 7 mare 7 onces 2 gros d'argent et 4 mares d'argent vermeilles.

   Il existe dans la commune 24 fusils de toutes natures 10 sabres et 18 piques.

   18 pluviose an II. On nomme 2 commissaires pour rechercher les sols des caves, étables ou bergeries où se trouve du salpêtre.

   8 ventôse an II. On porte à Versailles le cuivre de la ci devant église.

   10 ventôse an II. Le citoyen maire ayant convoqué une assemblée à l'effet de nommer une fille pour (déaize ?) de la liberté et de l'égalité et s'étant assemblés au temple de la Raison, il a été tiré au scrutin et au premier tour la citoyenne Marie Anne Lechaillier a réuni la majorité absolu et a été proclamée déaize. Et d'après il a été nommé 4 vestales pour accompagner la déaize... et 2 petites jeunes filles pour cupidonnes de la déaize. 

   Le 20 ventose an II. Célébration de la fête de la fraternité. "Le cortège a commencé à 11 heures du matin comme il a été annoncé par le citoyen maire qui a fait battre la caisse dans toutes les rues de la Commune; tous les citoyens et citoyennes étant réunis sur la place, l'on parti lever (sic) la déaize dont le citoyen maire l'a conduit par la main, accompagné de la musique. Et tous les citoyens et citoyennes nous avons été au temple de la Raison pour y couronner les busques de Brutus, de Marat et de Peltier. Du temple nous avons planté  3 arbre de la liberté... etc"

   Le 29 germinal an II. Le sieur François Durrafou, de Louveciennes fait marché pour couper les 2 bras de la croix du clocher moyennant 20 livres. 

   Le 2 prairial an II. Comparution de la femme Couturier qui vers les vendanges dernières a été emmenée mystérieusement dans une sorte de cave pour ondoyer un nouveau né.

   22 messidor an II. On porte à Versailles 68 tonneaux pour les poudres et salpêtres.

   28 messidor an II. On vend les récoltes du citoyen Chalaudray dont les biens sont séquestrés. La municipalité de La Celle les Bruères a effectué en 4 mois la ventes des meubles et effets de la ci-devant église. "La dite vente s'est effectuée avec la plus grande sagesse et prudence". On a vendu 277 lots parmi lesquels 1 confessional 26 livres, la grande bannière 100 livres, la bannière de la vierge 80 livres etc.

   14 vendémiaire an III. 5 oct. 1794. La disettes est grande à la Celle. "Six habitants de la commune sont désignés pour aller battre du grain à Saclay et le rapporter.

   16 vendémiaire an III. On distribue au plus nécessiteux 13 quintaux de blé venus du port de Marly

   16 nivose an III Charles Delacroix représentant du peuple en mission en Seine et Oise installe une nouvelle municipalité, l'ancienne étant peu éclairée et pas assez énergique.

    20 germinal. Le citoyen Chalaudray est rayé de la liste des émigrés.

    2 messidor an III. La commune décide que le culte catholique sera rétabli et le sieur Sageret chantera la messe et vêpres.

    Le 10 messidor an III. Jérômé Crozat revient s'offrir comme curé.

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La Celle Saint Cloud pendant le 19e siècle

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Pendant le premier tiers de ce siècle la commune de La Celle Saint Cloud ne prospère pas, nous retrouvons en 1833 la même population qu'en 1789 c'est à dire 370 habitants pour 106 feux tandis qu'en 1789 il y avait 370 habitants pour 81 feux.

Ceci tiendrait à prouver que les familles ont moins d'enfants. Cependant il y a au château de La Celle un nouveau propriétaire très généreux, M. de Morel Vindé qui a racheté cette propriété en 1804 de M. de Chalaudray. Il inaugure la série de ses bienfaits en 1808 en donnant à la commune le terrain pour y transférer le cimetière jusqu'alors autour de l'église, aux vilains du village. En 1809 il donne 756 fr 80 de rente pour la commune, la fabrique de l'instruction des enfants.

   En 1817 un grave contestation s'élève entre la commune et le propriétaire de Beauregard au sujet des chemins qui ont été enclavés dans ce domaine.

   En 1829 M. de Vindé donne à la commune les bâtiments pour les écoles, la mairie, le logement du médecin avec un lavoir à Bélébat et deux jardins.

   En 1832, nouveau don de terrain de M. de Vindé pour agrandir le jardin du presbytère. Il a fait terminer presque entièrement à ses frais la route allant à Bougival.

   En 1833 M. de Vindé reconstruit à ses frais la maison du médecin. Cet homme de foi meurt en 1842. Il a laissé dans la commune un souvenir impérissable.

   En 1846. La fontaine de Saint pierre qui se trouvait au milieu de la place de l'église est transférée dans le bas de la rue de Vindé.

   En 1848, on construit près de l'église sur l'emplacement de l'ancien cimetière un bâtiment à usage de corps de garde.

   Le 31 juillet 1852, M. Pescatore est nommé maire, la commune retrouve en lui un nouveau bienfaiteur.

   En 1856, on construit la route des Puits

   En 1862, la commune est doté d'une canalisation d'eau de Seine

   En 1868. Agrandissement de l'école des filles.

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Guerre de 1870-1871. Les allemands à La Celle St Cloud

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La Commune de La Celle St Cloud a été occupée dans la nuit du 18 au 20 septembre 1870 par les troupes allemandes. Beaucoup d'habitants étaient partis pour Paris ou pour les départements plus éloignés. Les cris des soldats, les coups sourds donnés dans les portes qu'on enfonçait terrifiaient les habitants restés dans leurs demeures. Les chefs s'installaient dans le château de La Celle, une ambulance fut établie dans l'école des soeurs, qui étaient restées à leur porte et qui donnèrent indirectement leurs soins aux blessés des deux armées.

   Pendant toute la durée du siège de Paris la Celle fut occupée en tout temps par 3000 allemands environ. Tous ceux qui avaient abandonné leurs maisons, les retrouvèrent dévastées. Les pertes pour la commune s'élevèrent à 1 900 000 fr. Les archives durent en grande partie sauvées par le soin des soeurs et de l'instituteur.

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Les écarts de La Celle St Cloud

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Les écarts de La Celle Saint Cloud sont:

Le splendide château de Beauregard, qui fut d'abord modeste maison de campagne bâtie par le père La Chair. Il fut possédé ensuite par Guillaume Le Bégre en 1671, M. Paris en 1716; le marquis de Montaigu en 1787, Anisson-Duperron jusqu'en 1793. Le marquis de Lamberville en 1835. Madame Trelawny (Miss Howard) a fait rebâtir le château tel qu'il se voit aujourd'hui sur l'emplacement de l'ancien et en fit agrandir considérablement les dépendances en 1854. Pendant l'invasion allemande, le général prussien Schmidt avait placé là son quartier général.

   Aujourd'hui Beauregard appartient à un des légataires de l'opulant financier de Bon de Herisck.

   Bélébat était en 1480 un manoir que Louis XI donna à son favori Olivier le Dain. En 1575 ce domaine appartient à Claud lelièvre, en 1675 à Messire François le Charron. Il est aujourd'hui enclavé dans le parc de Beauregard et sert de haras. Au sud est de la route de Versailles, et sous le même nom de Bélébat se trouve le haras de M. Edmond Blanc.

   Le hameau des Gressets doit son nom aux grès qui énormes qu'on y rencontrait.

   La Châtaigneraie est un château moderne construit par M. Edmond Blanc sur l'emplacement de l'ancienne propriété de Napoléon III. De ce château la vue est admirable et s'étend sur tous les points de l'horizon.

   Le Butard est un ancien pavillon de chasse de Napoléon III.

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Les maires de La Celle St Cloud

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   Les fonctions de maire avant la Révolution sont remplies par des syndics, en 1795 par des agents municiâux.  Nous relevons les noms de Maugé syndic 1788-1790 - Jean Louis Lefèvre en 1791 - Henri Jean Tailleur en 1792 - Nicolas Maugé 1793-1794-1795 - Jean Marie Sageret 1795-1796-1797 - Louis François Louesse du 10 germinal an VI au 1er mai 1926 - Nicolas Couturier du 1er mai 1826 au 1er janvier 1841 - Jean Charles Bellan du 1er janvier 1841 au 15 juillet 1852 - J-P Pescatore du 15 juillet 1852 au 11 Xbre 1855 - Phil Gab Dubois du 11 Xbre 1855 au 10 mai 1871 - Louis Joseph Louesse du 14 mai 1871 au 14 mai 1874, Philippe Gabriel Dubois du 14 mai 1874 au 8 8bre 1876 - Théodore Enot du 8 8bre 1876 au 23 janvier 1880 - Lucien Mention du 23 janvier 1880 au 18 mai 1884 - Théodore Enot du 18 mai 1884 au 20 mai 1888 - Gustave Berthault du 20 mai 1888 au 29 juin 1890 - Edmond Blanc du 29 juin 1890 au 11 octobre 1894 - Eugène Charles Et Siry depuis le 11 pbre 1894.

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Instruction publique

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   Aucun document ne fait mention de l'existence d'un instituteur à La Celle Saint Cloud avant 1700. Ce n'est qu'en 1706 que nous trouvons sur un registre de l'Etat civil le nom d'un maître d'école. En 1760 les deux sexes furent séparés par suite de la fondation de Madame Bachelier. Une des soeurs devaient s'occuper de l'instruction des filles dans une maison qu'on appelle le Couvent et qu'est aujourd'hui le presbytère. L'Instituteur réunissait les garçons dans une chambre d'une petite maison au coin de la place, occupée aujourd'hui par les restaurant Frade.

    En 1829, les écoles furent transférées dans les bâtiments donnés par M. de Vindé et y sont encore actuellement.

    En 1839 l'Instituteur devait instruire gratuitement 8 élèves et recevait par mois pour les autres 3 fr pour la 1e division, 2 fr 50 pour la 2e, 2 fr pour la 3e; 1 fr 50 pour la 4e outre les 200 fr d'une fondation de Vindé et 200 fr alloués par la commune. Il avait en tout 24 élèves en hiver 18 en été. Aucun enfant ne restait privé d'instruction. Depuis cette époque la population scolaire a augmenté, mais non dans la même proportion que la population municipales. En 1899 sur une population de 910 habitants, il y a à l'école 49 garçons de 6 à 13 ans et 52 filles.

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Les instituteurs

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Les noms des instituteurs d'avant 1789 sont relevés sur les actes de l'État civil ce sont: F. Cordier, D. Béguin, G. Guénebault, TH. Barrois., V. Gérand. Bertrand. FHubert, J. Lefèvre et F. Marly.

de 1789 à 1833: F. Marly, Houdart et F. Hubert déjà cité, J. Causier, V. Delair, J-B. Bailly - J-B Jullien.

de 1833 à 1850: J-B Jullien, J-B Lhuillier

de 1850 à 1870: J-B Lhuillier qui compte 33 ans de service à La Celle

De 1870 à 1899: Lhuillier, Raquillet, Brochet, Saintville, Fricheux, Guibert, Brésac.

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Source: archives départementales des Yvelines, cote: 1T/MONO 7 [4], monographie communale de La Celle-Saint-Cloud écrit par l'Instituteur Brésac le 25 septembre 1899, transcription Mathieu Thédié

 

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